COAIM 1/2

Avril 2000





PREMIÈRE CONSULTATION SUR LA GESTION DE L'INFORMATION AGRICOLE

DOCUMENT DE TRAVAIL

Rome, 5 - 7 juin 2000

Amélioration de l'accès à l'information agricole

Table des matières


I. Rôle de l'information dans le développement agricole et
la sécurité alimentaire

1. La communauté internationale reconnaît dans sa grande majorité le rôle critique que jouera, dans la réalisation au XXIe siècle 1du développement durable et de la sécurité alimentaire, l'échange d'informations et du savoir- tant au niveau local que mondial - entre individus et communautés utilisant les nouvelles technologies de l'information et de la communication. Nombre d'exemples permettent d'étayer cette observation, ne serait-ce que la capacité des gouvernements de prévoir, grâce aux outils informatiques et à l'information, les zones d'insécurité alimentaire et de vulnérabilité et de prendre ainsi les mesures nécessaires pour prévenir les situations d'urgence ou en atténuer les effets. Bref, l'information, correctement utilisée, peut contribuer à sauver des vies et à améliorer la qualité de l'existence.

2. L'information ne peut servir qu'à ceux qui y ont accès. Mis à part les médias, comme la radio et la télévision, l'information était jusqu'à présent diffusée sur un support papier qui devait être matériellement transporté jusqu'à l'utilisateur. Plus récemment, les moyens numériques tels que les disquettes et les CD-ROM ont commencé à être utilisés pour des fonctions particulières de diffusion de l'information. Ces premières techniques ont rapidement donné lieu à des connexions plus vastes par le biais d'Internet, offrant ainsi la possibilité de dépasser les limitations imposées par le support papier aux programmes de diffusion. L'exploitation de cette révolution technologique a mis l'information sur l'agriculture à la disposition de tous, sur simple demande. En ce qui concerne la FAO, dans les années 80, près de 1 000 utilisateurs consultaient annuellement les données de base FAOSTAT, alors stockées dans un ordinateur central, tandis que la version Internet accessible par WAICENT reçoit près de 60 000 visiteurs chaque mois.

3. Les estimations actuelles indiquent qu'il existe près de 5 millions de sites Web et 1 milliard 600 millions de pages web2. La demande de la part des utilisateurs a suivi une courbe parallèle et les statistiques3 montrent clairement l'étendue de l'emploi d'Internet dans le monde dix ans à peine après son invention. Par ailleurs, cette croissance est plus rapide dans les pays en développement que partout ailleurs. Le nombre total d'utilisateurs en Afrique, en Amérique latine et dans les Caraïbes et en Europe centrale et orientale devrait quadrupler d'ici la fin de 2001 et cette progression devrait être encore plus marquée dans la région de l'Asie et du Pacifique. Son accessibilité depuis les régions les plus reculées s'améliorera également, car les communications par satellites et un choix approprié des bandes passantes donneront aux zones rurales la possibilité de se connecter par téléphone à un coût raisonnable.

4. Le présent document traite des problèmes et des questions qu'entraîne la révolution numérique en matière d'accès à l'information et au savoir en vue du développement agricole et de la sécurité alimentaire. Il met l'accent sur la gestion plutôt que sur la technologie de l'information, bien que la FAO soit consciente que nombre des problèmes doivent encore être surmontés pour améliorer l'accès aux nouvelles technologies de l'information et de la communication. Certains aspects fondamentaux de la gestion de l'information sont examinés en détail dans d'autres documents de travail, à savoir "Renforcement des capacités de gestion de l'information et des connaissances" (COAIM 1/3) et "Normes et directives" (COAIM 1/4). Le présent document propose des mécanismes grâce auxquels la FAO et la communauté internationale oeuvrant en faveur du développement peuvent contribuer à faciliter l'accès à l'information en en améliorant la gestion et en créant des connexions entre les secteurs, afin de tenir compte de la diversité des disciplines concernées.

II. Analyse des problèmes de l'accès à l'information

5. Alors que nous disposons de la capacité de transmettre et de visualiser l'information sous forme numérique, surgit un nouvel ensemble de problèmes qui doivent être résolus pour pouvoir tirer le maximum de ce nouveau moyen.

A. LE FOSSÉ NUMÉRIQUE

6. Il est évident que le fait d'être connecté à Internet ne résoudra pas à lui seul les questions de développement. C'est par une participation active à la croissance de la banque numérique du savoir mondial que l'on peut apporter la formation et les réformes nécessaires à de nombreux secteurs, comme le commerce, l'éducation, l'agriculture et la santé. Internet est devenu un réseau mondial énorme, en constante expansion, où les gens peuvent converser, débattre, se rencontrer, enseigner, apprendre, acheter, vendre et partager virtuellement tous les types d'informations imaginables. Selon le Gartner Group, les transactions commerciales (B2B) via Internet monteront en flèche, passant d'une valeur de 145 milliards de dollars E.U. en 1999 à 7 trillons 29 milliards de dollars en 2004 4. Comme bien des techniques de communication qui l'on précédé, Internet offre potentiellement aux communautés rurales la possibilité de recevoir de l'extérieur des informations et des connaissances susceptibles de stimuler leur développement. Or, on a pu observer que, à l'inverse d'autres moyens comme la radio et la télévision, Internet fait de chaque utilisateur à la fois l'expéditeur et le destinataire potentiel. Il offre de nouvelles possibilités de communications interactives, à double sens, d'usager à usager. Certains observateurs pensent également qu'il peut constituer un bon moyen de concilier les projets et les besoins en matière de développement.

7. Il semble toutefois que, dans un avenir proche, l'accès à Internet restera réservé à une faible proportion de la population des pays les plus pauvres, tandis que l'écart se creusera davantage avec les zones rurales et avec des groupes spécifiques au sein de ces zones (en particulier les femmes). C'est ce que l'on appelle "le fossé numérique". Il est largement admis que les pays en développement pousuivent un but fuyant du fait que les riches pays industrialisés repoussent constamment plus loin la frontière du savoir. Une nouvelle génération d'applications numériques a vu le jour en agriculture, mais ces innovations ne servent qu'à élargir le fossé technologique entre les pays pauvres et les pays riches. En fait, l'inaptitude à collecter des informations sous forme numérique est encore plus déterminante que la disparité des connaissances. Les différences de valeur de certaines créations du savoir dépassent de loin les différences de revenus entre nations riches et nations pauvres.

8. Combler ce fossé numérique sera loin d'être aisé, en particulier dans le contexte plus vaste de l'environnement rural. Pour ce qui est de l'accès des femmes à Internet: "Les estimations laissent penser que le taux mondial d'utilisation d'Internet par chaque sexe est resté stable pendant un certain nombre d'années, 63 pour cent des utilisateurs étant des hommes et 37 pour cent étant des femmes". Moins optimiste, l'Association pour le Progrès des Communications estime que la "domination des hommes sur le réseau numérique atteint 95 pour cent".5 Une publication récente de la FAO 6 souligne non seulement la nécessité d'accroître la quantité et l'accessibilité des infrastructures d'information et de communication au bénéfice des femmes rurales, mais aussi de mieux adapter le contenu des informations à leurs besoins et de leur donner une formation en informatique. La révolution de l'information au niveau mondial pourrait paradoxalement se transformer, pour les pays en développement, en un instrument de plus grande inégalité et d'accroissement de la pauvreté.

B. RENFORCEMENT DES CAPACITÉS ET DES RESSOURCES HUMAINES

9. Les efforts tendant à faciliter l'accès sont freinés par le peu de capacité de certaines parties prenantes de contribuer à la communauté du savoir. Il est clair qu'il s'agit là d'un domaine qu'il faudra fortement développer. Le renforcement des capacités, qui constitue l'un des principaux processus favorisant l'accès, exige un cadre politique. Un document de travail important (COAIM 1/3) traite cette question capitale.

C. La famine dans un monde d'abondance

Le besoin de normes et de procédures pour maîtriser la pléthore d'informations

10. Internet s'est développé et continue de se développer de façon exponentielle. Une multitude d'organisations ont jeté leur dévolu sur ce moyen, ajoutant leurs informations sous diverses présentations et pour tous les types d'auditoires possibles et imaginables, et il est évident qu'Internet deviendra la plus importante plate-forme de publication et de diffusion. Toutefois, Internet est devenu en quelque sorte victime de son succès si l'on considère les problèmes que posent la navigation et la recherche dans un environnement de plus en plus chaotique et non structuré. Les utilisateurs doivent faire leurs recherches d'informations au moyen d'outils totalement inappropriés, du fait que ce que l'on appelle les "moteurs de recherche" ne répertorient qu'une petite fraction des sites Internet intéressants. D'après diverses études récentes et indépendantes, ces moteurs ne couvrent que de 2 à 16 pour cent de la partie exploitable d'Internet. Un deuxième problème, lié au premier, est qu'il n'existe aucun contrôle du matériel sur Internet et que l'utilisateur n'a aucune possibilité d'évaluer le matériel figurant au répertoire des principaux moteurs de recherche. Une recherche précise est devenue la grande priorité du monde numérique et des approches nouvelles sont indispensables. Tous ceux qui participent à l'échange de connaissances en vue du développement reconnaissent que l'environnement d'Internet doit changer considérablement pour pouvoir tenir ses promesses. A bien des égards, c'est le point culminant des problèmes déjà évoqués dans le présent document.

11. La FAO pense qu'il existe deux approches principales suivant lesquelles aborder ce problème complexe de la recherche des informations. La première consiste à développer le rôle des normes et des procédures et la deuxième à élaborer et à mettre au service du grand public des outils et des logiciels innovateurs pouvant révolutionner l'accès à Internet. Ces thèmes sont abordés principalement dans un document de travail séparé (COAIM 1/4) sur les "Normes et directives" qui met l'accent sur le rôle normatif 7de la FAO; toutefois, la deuxième approche est étudiée dans la suite du présent document.

III. Domaines d'action de la FAO

12. L'information est reconnue, dans l'article premier de l'Acte constitutif de la FAO, comme formant une part essentielle des activités de l'Organisation8. Il importe de situer le rôle de la FAO, en matière d'échange d'informations et de savoir dans le contexte de ce que l'Organisation fait et peut faire compte tenu de l'évolution des technologies de l'information et de la communication. Il apparaît clairement que la FAO peut jouer un rôle essentiel dans certains domaines, tandis que d'autres organisations peuvent intervenir dans d'autres domaines.

13. L'Organisation s'efforce avant tout de travailler avec les intermédiaires qui sont le mieux en mesure de communiquer et partager des informations avec les agriculteurs et les travailleurs ruraux. Ce sont principalement des spécialistes de l'information du secteur public, des chercheurs, des agents de vulgarisation, des éducateurs et d'autres personnes qui offrent des services d'appui dans les zones rurales. Les quatre sections suivantes illustrent les domaines dans lesquels la FAO envisage de développer son programme de travail avec des partenaires, en vue d'améliorer l'accès à l'information.

A. STRATÉGIE ET POLITIQUE

Créer un environnement propice à l'innovation et à la libre circulation de l'information

14. Afin de stimuler l'accès universel à l'information ainsi qu'aux techniques de l'information et de la communication, la communauté internationale doit, dans un cadre politique plus vaste, aider les pays en développement à créer et mettre en oeuvre des stratégies leur permettant de participer eux aussi à l'économie de l'information. Il faut reconnaître les limitations des anciennes stratégies de contrôle centralisé de l'information et, à cet effet, il convient de faire comprendre clairement et sans ambiguïté aux décideurs les avantages que présente, en termes de rapport coût-efficacité, la diffusion de l'information au moyen des nouvelles technologies, le danger de rester à la traîne et la mondialisation inévitable de la circulation de l'information. Il est également nécessaire d'élaborer des mécanismes et des méthodes favorisant les réformes politiques afin a) de promouvoir la croissance de l'économie de l'information, b) d'assurer la circulation libre et multidirectionnelle de l'information et du savoir tant au sein des pays qu'entre eux, et c) de coordonner plus efficacement la formation et les efforts de renforcement des capacités des États Membres dans le domaine des politiques générales. Dans les pays en développement, il est indispensable de renforcer la capacité des organisations non gouvernementales, y compris dans le secteur privé, de jouer un rôle actif dans la création d'un environnement favorable à l'économie de l'information et d'affirmer les droits et les principes de l'accès universel à l'information et au savoir. Un aspect de leur engagement devrait être de favoriser le développement d'un environnement de plus grande responsabilité et transparence en matière de politique d'accès à l'information.

B. INITIATIVES COMMUNAUTAIRES

15. La FAO et ses États Membres peuvent largement contribuer à faciliter l'accès à l'information des communautés rurales et défavorisées en aidant à rechercher des réponses novatrices à leurs demandes. Ils peuvent y parvenir en jouant un rôle de catalyseur et en amenant divers investisseurs - secteurs public et privé, communauté internationale - à soutenir ces solutions.

16. Comme il est dit plus haut, la technologie n'est qu'un moyen d'accéder à l'information mais il n'empêche que bien des initiatives de développement ont été trop centrées sur la fourniture de connexions et d'ordinateurs. Il est évident qu'une faible connaissance de l'informatique constitue un énorme handicap, aussi des efforts doivent-ils être déployés pour élaborer des contenus appropriés. L'expérience récente enseigne que, lorsqu'on met à disposition des communautés rurales les technologies nouvelles leur permettant d'accéder à des sources fiables d'information, les groupes d'utilisateurs s'habituent rapidement à employer ce nouveau moyen. Le changement provient de l'utilisation d'informations qui n'étaient pas disponibles auparavant, en particulier lorsque le matériel concerne la sécurité financière sous forme d'informations sur les marchés (input et output), du travail en réseau entre partenaires (groupements d'intérêt des petits agriculteurs) et des informations sur les aspects techniques de la production du secteur primaire. Par ailleurs, il est plus facile de résoudre les conflits découlant de l'utilisation de l'eau et de la terre lorsque les parties en présence disposent d'informations correctes et fiables.

17. Le coût des technologies de l'information et de la communication baissant rapidement, l'échange du savoir peut devenir plus efficace qu'auparavant, en particulier lorsque ces technologies se combinent avec d'autres technologies plus traditionnelles comme les médias, en particulier les programmes radiophoniques à l'intention des zones rurales, et le matériel imprimé. Compte tenu de ces circonstances, tout semble donc être prêt pour que le fossé du savoir se comble rapidement et que le développement économique et le bien-être des hommes et des femmes s'accroissent fortement. La tâche de fournir un accès à l'information aux défavorisés et de construire l'infrastructure sociale requise pour assurer un pouvoir d'achat durable exigera un partenariat entre les secteurs public et privé, afin de mettre en place le cadre juridique et normatif nécessaire pour stimuler le changement et améliorer les technologies de l'information et de la communication et les informations. La communauté chargée de prêter son assistance pour le développement est destinée à jouer un rôle de premier plan en contribuant au changement en faveur des déshérités du monde et en fournissant des systèmes et un contenu appropriés.

18. Un atelier technique, organisé en marge de la Consultation, examinera le meilleur moyen de lancer de telles initiatives. Les participants analyseront les preuves existant déjà pour montrer que les nouvelles approches fondées sur les technologies de l'information et de la communication peuvent aider les pays en développement à passer rapidement d'une société agraire à une société formée à l'agriculture. On constate de plus en plus que, dans les pays les plus démunis, il est tout à fait possible d'échanger les connaissances sous forme numérique au niveau des communautés. Pour cela, quelques mesures sont essentielles si ces expériences doivent être durables et elles sont présentées en détail dans le document de travail (COAIM 1/3) "Renforcement des capacités de gestion de l'information et des connaissances". Enfin, il faut souligner le rôle important de l'entreprise privée dans la transformation des conditions locales, en raison de l'influence des fournisseurs de télécommunication, des instituts financiers (banques et mutuelles de crédit), des agro-industries (producteurs d'engrais, de graines et de produits chimiques agricoles) et des secteurs de commercialisation des produits alimentaires et de la vente au détail. Le partenariat entre la communauté locale, le secteur public, le secteur privé et les institutions internationales d'aide au développement constituera le moyen le plus approprié de construction de systèmes durables, fondés sur la technologie, d'accès au savoir et d'échange d'informations dans l'environnement rural.

C. DIVERSITÉ DES FLUX MONDIAUX DE L'INFORMATION
ET DU SAVOIR

19. Même un effort international bien mené et coordonné, destiné à favoriser l'accès universel à l'information, ne pourra servir l'objectif fondamental qui est d'atteindre un développement durable et équitable, si l'on se limite à assurer l'accès au niveau mondial à l'information produite par les pays industrialisés ou les institutions internationales. La FAO, ses États Membres et les autres partenaires doivent joindre leurs efforts pour développer et diffuser des informations et des connaissances provenant de sources variées, dans plusieurs langues, et représentant un éventail d'opinions et de traditions. Dans ce cas, le choix et l'orientation sont les facteurs déterminants de la réussite. De plus, le but devrait être de soutenir la capacité locale et de créer les conditions d'une élaboration et d'une diffusion plus efficace des informations.

20. Il est évident que la création continue de nouvelles techniques agricoles et l'exploitation de celles qui existent déjà seront essentielles pour éviter que la population mondiale, en croissance continue, ne souffre toujours davantage de malnutrition. Or, il est généralement reconnu que nombre de spécialistes en agriculture des pays en développement ne sont pas à même de publier les résultats de leurs recherches, ce qui fait que le taux de publication par habitant est beaucoup plus faible que dans les pays en développement et qu'ils sont donc sous-représentés dans la grande littérature scientifique mondiale. Il s'ensuit que des technologies importantes et des résultats pratiques ne reçoivent pas l'audience qu'ils méritent. Les raisons sous-jacentes sont dans une certaine mesure liées à la diminution croissante des résultats de la recherche en raison de la réduction des budgets opérationnels des services nationaux dans certaines parties du monde. Une raison bien plus profonde est le critère d'admission appliqué par la plupart des grands quotidiens, qui écartent les articles traitant de la recherche adaptative et même de résultats négatifs. Cette impasse ne peut être surmontée que par une nouvelle approche fondée sur un système ouvert qui accepte une large gamme de contenus et de présentations et maintienne certaines normes essentielles de l'édition tout en permettant une recherche facile de ce matériel. Ce type d'approche fera partie d'un nouveau plan pour le système AGRIS, avec des méthodes de gestion de l'information plus adaptées aux besoins locaux. AGRIS sera examiné par un comité technique réuni à cet effet pendant la Consultation.

D. DÉVELOPPEMENT DES APPLICATIONS ET DES SYSTÈMES

21. Compte tenu en particulier de son rôle normatif, la FAO occupe une position stratégique au niveau mondial pour mettre en oeuvre des outils spécialisés et des applications destinés à la diffusion d'informations et à la communication dans les domaines de la sécurité alimentaire et du développement agricole et pour en encourager l'utilisation. En outre, l'Organisation devrait contribuer à la création d'applications correspondant aux besoins des États Membres et des populations démunies, soutenir les initiatives qui favorisent la mise en place localement d'un environnement favorable à l'innovation et à l'investissement, et faciliter le travail d'innovateurs et de promoteurs indigènes.

22. Les systèmes informatiques seront élaborés et mis en oeuvre dans des zones choisies au sein du programme WAICENT, souvent en partenariat avec les États Membres. Les services d'assistance aux pays sont présentés dans le document de travail (COAIM 1/3) sur le "Renforcement des capacités de gestion de l'information et des connaissances". La stratégie WAICENT dans le domaine du développement des systèmes doit répondre aux caractéristiques suivantes:

  1. la capacité de fonctionner dans des environnements différents du point de vue de la technologie de l'information et des systèmes.
  2. le respect des principales normes communes 9 afin de suivre et de s'adapter aux changements technologiques et d'accueillir, le cas échéant, d'autres produits fondés sur des normes similaires (voir paragraphe 11)

En outre, le système devrait idéalement:

  1. être décentralisé, les données restant sous l'autorité des États Membres et d'autres partenaires, afin de veiller à ce que les droits de propriété soient respectés, que les ressources soient à jour et que le niveau de qualité soit maintenu;
  2. être un bien public, afin de permettre la diffusion illimitée de ses applications aux partenaires et aux utilisateurs sans redevances ni frais de licence.

23. La plupart des questions de développement durable et de sécurité alimentaire font appel à plusieurs disciplines, rendant nécessaire l'accès à diverses sources d'information. Les derniers développements de la gestion de l'informatique au niveau mondial ont entraîné la création de réseaux de distribution de bases de données et d'informations qui répondent aux critères énoncés ci-dessus et améliorent l'accès à la masse d'informations disponible. Les nouvelles technologies peuvent également améliorer l'efficacité de la recherche et du déchargement des données et des informations parmi les réseaux de distribution.

24. WAICENT s'occupe déjà du développement d'une nouvelle approche favorisant l'accès à l'information, qui pourrait avoir de larges implications au niveau international. Un système de gestion de l'information et du savoir, sur le web, est en cours d'élaboration en vue de créer une passerelle spécialisée. Le système offrira un cadre présentant un ensemble complet de fonctions modulaires fondées sur le web et ayant pour but d'aider la gestion, l'organisation, le classement dans des répertoires, le renvoi à d'autres références, le télédéchargement et la recherche d'informations dans un réseau mondial décentralisé et participatif. Une approche modulaire qui optimisera l'évolution et la transférabilité et permettra d'insérer dans le système des caractéristiques supplémentaires ou la réutilisation de modules tels que les systèmes cartographiques mis au point par la FAO dans d'autres sphères de son activité.

IV. La voie de l'avenir pour la FAO et ses Membres

25. La FAO a déterminé les principaux domaines où existent à la fois les plus grands besoins et de larges possibilités d'une collaboration efficace avec ses États Membres et avec la communauté internationale pour faciliter la marche vers la réalisation d'un accès universel, durable et économiquement viable aux technologies de l'information et de la communication. Ces domaines soutiennent la comparaison avec les plus grandes questions d'"accès" définies lors du Global Knowledge II Action Summit (Annexe 1). Les membres de la Consultation sont invités à examiner ces besoins et ces possibilités et à soumettre à la FAO des perspectives nationales et régionales lui permettant d'orienter ses activités futures. Leur avis est particulièrement attendu sur les questions et les propositions qui ont une implication directe sur les activités actuelles et futures de la FAO dans ce domaine.

26. Lors de la Consultation, l'attention des États Membres sera attirée sur le fait que l'accès au savoir et à l'information est essentiel au développement durable et aux éléments de celui-ci qui entrent dans la sphère d'action de la FAO, à savoir la productivité agricole, la sécurité alimentaire et la protection de l'environnement.

27. De même, leur attention ainsi que celle des autres parties prenantes sera attirée sur la priorité à accorder, dans l'action de la FAO, à l'accès à l'information par le biais de WAICENT, et sur la nécessité de tirer profit des possibilités offertes par les nouvelles générations de technologies de l'information et de la communication. Les participants pourront également donner leur avis à la FAO sur l'importance de la responsabilisation des communautés rurales et des personnes, grâce à l'information et à la communication, et plus particulièrement des groupes vulnérables comme les femmes et les jeunes.

28. Les participants, en vue de souligner la nature profondément interculturelle de la gestion de l'information, examineront le rôle futur que la Consultation sera amenée à jouer dans la coordination d'un programme au niveau de la FAO couvrant les principaux aspects de l'accès à la formation et au savoir.


ANNEXE 1

Extraits de :

The draft Global Knowledge Partnership (GKP) Action Plan élaboré au cours du Global Knowledge II Action Summit

10 mars 2000, Kuala Lumpur, Malaisie

Diverses activités (Action Items) ont soulevé un grand intérêt parmi les partenaires du GKP, qui ont envisagé la possibilité d'y participer. La mise en oeuvre de l'une de ces activités dépendra de la mesure dans laquelle les partenaires de la communauté internationale du développement affecteront les ressources nécessaires pour les exécuter. Par ailleurs, la plupart des activités, telles qu'elles ont été présentées, devront être davantage précisées en vue de leur mise en oeuvre.


1 Banque Mondiale :Le savoir au service du développement, Rapport sur le développement dans le monde, 1998/1999

2 Bibliothèque En-Ligne - Bureau de recherche

3 Environ 3 millions d'utilisateurs en Afrique, 2 millions au Moyen Orient, 11 millions en Amérique du Sud, 65 millions dans la région Asie-Pacifique, 85 millions en Europe et 120 millions en Amérique du Nord. Rapport du Computer Industry Almanac - Décembre 1999.

4 http://www.nua.ie/surveys/

5 The Internet and poverty : real help or real hype ?, Panos Media Briefing Nº 28, 1998

6 La voix des femmes pour le changement. La communication et la femme rurale, 1999

7 Elaboration de normes et de règles

8 Article premier de l'Acte constitutif de la FAO: "L´Organisation réunit, analyse, interprète et diffuse tous renseignements relatifs à la nutrition, l´alimentation et l´agriculture".

9 par ex. : XML, Java